CAIRN.INFO : Matières à réflexion

La problématique de notre thèse porte sur la participation de propriétaires seigneuriaux à l’économie de plantation antillaise. L’aspect colonial est privilégié dans le présent article, avec un propos centré sur les mécanismes de la gestion des plantations sucrières, en passant plus rapidement sur les modes de faire-valoir des domaines et censives en métropole.Dégager les interférences sociales et économiques entre les deux modes de gestion pose évidemment la question de la rentabilité de la plantation coloniale et celle, le cas échéant, de la concordance entre la chronologie des profits sucriers et celle des investissements fonciers en métropole. Cependant il s’agit d’abord d’établir qui investit aux îles, pour comprendre comment est gérée cette appropriation de la terre coloniale et comment des métropolitains avaient pris ce statut d’accédants coloniaux, sachant que la typologie sociale des colons, hors réseau négociant, renvoie nécessairement à une élite, noble ou bourgeoise, mais rentière du sol.
L’investissement colonial est habituellement présenté comme coupé de ses décideurs métropolitains. Au contraire, mon objectif est, d’une part, d’envisager l’étude des patrimoines familiaux des deux côtés de l’Atlantique et, d’autre part, de centrer la recherche sur les investisseurs, en excluant les familles de négociants et d’armateurs. De façon générale, il faut en effet noter que la majorité des colons ont investi à la colonie après des activités dans la flibuste et le commerce…

Français

Résumé

De toutes les colonies françaises de l’Ancien Régime, la partie française de l’île de Saint-Domingue est celle qui a véritablement fait figure d’eldorado. Les migrants de l’Ouest atlantique y ont été nombreux : engagés, marchands et investisseurs. Nous nous sommes intéressée à ces derniers, en considérant le statut de planteurs uniquement, pour comprendre qui investit aux îles. L’étude foncière a été envisagée en regardant conjointement la gestion, puis les profits des propriétés de part et d’autre de l’Atlantique. Cette approche comparative impose de se placer à l’échelle monographique, en suivant la gestion de quatre plantations sucrières durant le XVIIIe siècle.

English

Abstract

Of all the French colonies of the Ancien Régime, the French part of the island of Santo-Domingo was considered the best place to make fast, easy money. Migrants of West Atlantic France were numerous there, including volunteers, merchants and plantation owners. Our study focuses on the last of these; it considers the legal status of colonial planters in order to understand who precisely invested their money in the islands. We examine real estate properties on both sides of the Atlantic from the joint perspectives of management and profit. This comparative approach includes looking at the management of four specific sugar plantations during the eighteenth century.

Natacha Bonnet
Natacha Bonnet, docteur en histoire moderne de l’Université de Nantes, a soutenu en 2006 sa thèse sur « Seigneurs et planteurs, entre Ouest Atlantique et Antilles : quatre familles du XVIIIe siècle ». Elle en prépare la publication. Elle a fait paraître différents articles, notamment dans La plantation coloniale esclavagiste, XVIIe – XIXe siècles, sous la direction de Danielle Bégot, aux Éditions du CTHS, 2008 et dans L’esclave et la plantation, de l’établissement de la servitude à son abolition, un hommage à Pierre Pluchon, sous la direction de Philippe Hrodej, à paraître aux Presses Universitaires de Rennes.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 24/02/2009
https://doi.org/10.3917/eh.052.0046
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