La profonde mutation écosystémique que nous vivons constitue une problématique urgente, mondiale et intergénérationnelle. Le bouleversement climatique, le caractère inéluctable d’une sixième extinction de masse, la gravité de la pollution ou encore la fin de vie supposée de la planète révolutionnent les croyances dans « le progrès sans fin, l’avenir stable, la capacité à contrôler la nature par la science et la technologie ». La médiatisation de ce processus d’autodestruction est massive, au travers de documentaires (Une vérité qui dérange ; Le syndrome du Titanic ; Home, etc.) ou de fictions (Nausicaä de la vallée du vent ; 2012 ; Night Moves, etc.). C. Hickman (2019) repère des enfants souffrant d’anxiété écologique, l’objet de l’angoisse étant lié à la catastrophe environnementale. Si ces sentiments d’urgence et d’incertitude commencent à affecter les adultes, les jeunes générations sont, elles, de plus en plus sensibilisées à l’écologie à l’école. Les enfants sont alertés sur les conduites à tenir pour préserver l’environnement et lutter contre les méfaits des générations passées, dont celles de leurs propres parents et grands-parents. Les slogans de prévention alternent « entre l’angoisse […], l’espoir et l’encouragement ». La jeune génération étant amplement informée et impliquée par les adultes, elle est naturellement considérée comme une alliée dans la lutte contre les bouleversements climatiques, comme en témoignent les mots d’Al Gore dans Une vérité qui dérange. Si la communication destinée aux plus jeunes semble donc aller de soi, il nous appartient toutefois de questionner les résistances des adultes aux actions d’adolescents qui s’engagent politiquement pour la planète…