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L’inégalité des revenus s’est aggravée aux États-Unis et ailleurs depuis les années soixante-dix. Son aspect le plus frappant est le fossé croissant entre les riches et les autres. Cette inquiétante tendance antidémocratique a fini par pénétrer la conscience publique et la rhétorique politique. Pour s’y attaquer, une politique rationnelle et efficace – s’il doit y en avoir une – devra d’abord comprendre les causes de cette inégalité croissante. Pour le moment, le débat a fait apparaître un grand nombre de facteurs possibles : l’érosion du salaire minimum réel ; le déclin des syndicats et de la négociation collective ; la mondialisation et l’accroissement de la concurrence des travailleurs à faibles salaires dans les pays pauvres ; les changements techniques et les évolutions de la demande, qui éliminent les emplois de niveau intermédiaire et créent une polarisation du marché du travail entre personnes hautement formées et qualifiées au sommet et une masse mal formée et non qualifiée à la base.
Chacune de ces causes possibles semble comporter une part de vérité. Mais, même prises ensemble, elles ne paraissent pas fournir un tableau entièrement satisfaisant. Elles ont au moins deux défauts. Premièrement, elles ne disent rien du problème vraiment inquiétant : la tendance des revenus les plus élevés – les 1 % – à décrocher du reste de la société. Deuxièmement, elles semblent un peu fortuites, accidentelles ; alors qu’il est plus probable qu’une tendance sur quarante ans, commune aux économies avancées américaine, européennes et japonaise, repose sur des forces plus profondes agissant à l’intérieu…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/09/2014
- https://doi.org/10.3917/comm.147.0651

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