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Depuis près de cinq ans, Nicolas Sarkozy a mis l’excellence au cœur de sa vision de l’éducation. Que l’on songe à la réforme des universités mise en place par Valérie Pécresse en 2009 (pôles d’excellence dans le cadre du plan campus, chaires d’excellence visant à récompenser les « meilleurs » chercheurs), à la création d’« internats d’excellence » supposés favoriser le parcours scolaire de « filles et garçons motivés qui ne disposent pas d’un contexte favorable pour étudier et réussir », à l’ouverture en cette rentrée de filières technologiques dans les grands lycées parisiens ou à la refonte de la formation des enseignants du second degré (« mastérisation » visant à augmenter le niveau d’études des enseignants), il s’est agi, à chaque fois, de tirer l’ensemble par le haut. Or, d’une part, l’excellence, adossée à la notion d’élite, ne saurait, par définition, résoudre les problèmes de tous car elle s’attache à en sauver quelques-uns ; d’autre part, le discours de revalorisation du métier d’enseignant se heurte de plein fouet aux politiques mises en œuvre par le gouvernement, qui ont donné lieu, mardi 27 septembre 2011, à de nombreuses manifestations des enseignants du public, rejoints cette fois par ceux du privé. Au cœur des revendications, les suppressions de postes, les conditions de travail, mais aussi le désarroi profond d’une profession qui fait régulièrement face à un discours officiel bifrons, qui se gargarise du mot « valorisation » en même temps qu’il conforte l’image des enseignants « privilégiés » à l’abri de la crise…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/08/2012
- https://doi.org/10.3917/espri.1111.0011

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