Article
En novembre 2015 fut commémoré le centième Anniversaire du début de la grande guerre transethnique contre l’autorité coloniale d’une région qui couvrait l’ouest du Burkina Faso et l’est du Mali. Cette région faisait partie du Haut-Sénégal et du Niger, vaste colonie, alors récemment constituée de l’Afrique-Occidentale française. Le mois de février 2017 marqua le centenaire de l’écrasement de cette révolte. Au plus fort des combats, les habitants d’un millier de villages, situés dans une zone s’étirant de la vallée du Nazinon à l’est (Volta Rouge) aux rives du fleuve Bani à l’ouest, prirent les armes pour former ce qui devint la résistance anticoloniale la plus importante de toute l’Afrique subsaharienne jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Un territoire ininterrompu de près de 80 000 km2 (supérieur aux Pays-Bas ou à la Suisse) s’embrasa en un conflit qui vit s’affronter tant l’armée coloniale et les forces anticoloniales, que ces dernières et les locaux perçus comme alliés des colons ; ces combats furent moins documentés mais parfois tout aussi meurtriers. Depuis 2014, la Première Guerre mondiale a été rappelée sous diverses formes allant du panégyrique à la critique ou à l’analyse. Je n’ai cependant, dans ces commémorations, constaté aucune référence aux violents événements qui se sont produits dans les territoires africains à cette époque, et sans lesquels le récit historique est incomplet.
Jusqu’il y a peu, l’historiographie de l’Afrique de l’Ouest ne mentionnait que brièvement la guerre coloniale du Volta-Bani (1915-1916)…
Plan
Auteurs
- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/06/2017
- https://doi.org/10.3917/ltm.693.0059

Veuillez patienter...