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C’est compliqué, un jeune homme vierge. En 1993, ça ne l’était pas tant que ça, pour mon ami Jean. De par mon homosexualité, je ne rechignais pas à me retrouver en sa compagnie, au cœur des vieux bâtiments de l’institution en charge de former les professeurs des écoles à venir, fournissant de surcroît des chambres aux étudiants de la toute nouvelle université d’Artois, sa voisine presque mitoyenne. Rue du Temple à Arras, se trouvaient donc disponibles des chambres d’étudiant. Permettez-moi de vous décrire celles-ci. Bien sûr, elles étaient comparables, aménagées suivant le même modèle. En conséquence, vous en esquisser une vous les montre toutes. Aussi, apercevez au fond de la pièce la fenêtre, aux châssis vitrés commandés par une crémone. Le coin d’eau se tient également au fond, comme pour mieux y voir à la glace au-dessus du lavabo ivoirin. Par un souvenir des temps anciens, se trouve un bidet de la même blancheur ; la plupart des étudiants ici installés détournent sa fonction en siège pour recevoir ou en garde-victuailles, à l’aide d’une planche de contreplaqué. Nous avons tous droit à une armoire sortant du mur, prise dans le mur. Parmi la soixantaine de chambres aménagées dans un bâtiment, seules quelques-unes contiennent des lits dont le sommier se trouve presque à terre, à la mode asiatique – façon futon –, les autres couches comportant un tour de lit où seuls les pieds et la tête apparaissent, se signalant même par du gros fil plastique de couleur vive enroulé autour de leurs tubes…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/09/2019
- https://doi.org/10.3917/nord.073.0165

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