Accueillir une problématique physique comme la douleur chronique, en service de psychiatrie ne va pas de soi, car c’est au niveau du corps que l’adolescent dit souffrir et non psychiquement. Pour ces patients, la douleur s’installe insidieusement, résidu d’une blessure ou d’un accident. Progressivement, elle prend de plus en plus de place dans la vie de l’adolescent, réduisant ses investissements quotidiens : activités sportives, sorties, relations amicales et amoureuses jusqu’à atteindre la sphère scolaire. Devenue insupportable, la douleur, tout comme la situation de l’adolescent, amène alors la famille à consulter. Le travail effectué dans les unités somatiques est primordial, car c’est seulement en abordant la problématique par sa voie d’entrée symptomatique, le corps, que l’alliance thérapeutique peut s’instaurer avec l’adolescent et que celui-ci s’autorise à devenir un “patient”. C’est toujours dans ce contexte de suite d’hospitalisation que nous accueillons ces jeunes.
Notre unité se veut intégrative dans sa manière de prendre en charge l’adolescent. L’alliance de la pensée psychanalytique et cognitivo-comportementale constitue sa première particularité, à laquelle s’ajoute une pluridisciplinarité des approches thérapeutiques : psychomotricité, art-thérapie et ergothérapie entre autres. Ici, la qualité de l’accueil est essentielle et une période d’un mois est destinée à la rencontre, du jeune avec le groupe d’adolescents, avec les soignants, avec les soins et vice versa, permettant ainsi de proposer une prise en charge individualisée, adaptée aux besoins exprimés et observés durant cette période…