La pandémie du Covid-19 a tout de suite attiré notre attention de chercheures en sciences humaines et sociales et, aussi en tant qu’acteurs historiques de la lutte contre le VIH, sur le manque d’un accompagnement psychosocial avec le déploiement de structures ad hoc, afin d’identifier immédiatement les populations ayant des difficultés d’observance du confinement et celles que le confinement exposait à des risques et dangers psychosociaux (rebond des violences domestiques et de la maltraitance à l’égard des femmes et des enfants, absence de protection des droits civiques des Sans Domicile Fixe et des migrants, sur-confinement des personnes incarcérées isolement délétère des aînés dépendants). Concernant la prévention des risques psychosociaux liés à la Covid-19, nous disposions de ressources et de manuels au niveau mondial pour outiller les acteurs de terrain. Ces manuels publiés par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis l’épidémie de H1N1, de SARS, d’Ebola (Crawford et al., 2016) comprenaient des recommandations applicables à tous les pays, tout en étant adaptables aux situations locales, mais ils n’ont pas été utilisés. De plus, les recommandations internationales publiées pendant la crise ont été peu médiatisées (Bao et al., 2020 ; Kaufman et al., 2020 ; OMS, 2020a).
L’analyse des procédures d’intervention de crise adaptées aux urgences de santé publique (VIH/SIDA, H1N1, EBOLA, SRAS, voir CDC, 2011 ; OMS, 2020b) a montré l’intérêt d’une double gestion du confinement, sanitaire (mesures, surveillance, monitoring, gestion des incidents) et sociale avec prise en compte des effets secondaires et adverses du confinement : ruptures cumulées dans les parcours de soins (Dougla…