Chapitre
Liée à une relative vulnérabilité géographique, l’expérience d’invasions et d’instabilités passées a toujours conduit l’Union soviétique à chercher à garantir l’inviolabilité de ses frontières : c’est ainsi qu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, L’impact de la « Grande guerre patriotique » eut pour effet de confirmer cet instinct, en y mêlant la conviction que les peuples d’Europe de l’Est constituaient, de par l’attitude pro-nazi (parce qu’anti-soviétique) d’une partie d’entre eux, les gains de guerre logiques compensant la perte de plus de vingt millions de Russes.
« la présence soviétique en Europe de l’Est était désignée à agir non seulement comme glacis défensif protégeant le territoire soviétique de l’expansion future de l’Ouest, et en particulier de l’Allemagne, mais aussi comme stabilisateur, assurant que les rivalités locales ne puissent être exploitées par l’Ouest ou ne conduisent indépendamment à une escalade menaçant la sécurité des frontières de l’Union soviétique ou de son système politique ».
A ces réflexes géopolitiques s’ajoutent également des raisons plus culturelles, qui de sociologiques devinrent au XX
e siècle davantage idéologiques : il faut en effet au moins remonter au débat intellectuel des années 1830 opposant « slavophiles » et « occidentalistes » pour comprendre la réticence russe à se laisser « contaminer » par la civilisation européenne. L’avènement du marxisme-léninisme, et plus encore le stalinisme, renforcèrent ce sentiment de supériorité culturelle latent, qui dans le premier cas se traduisit par la volonté d’exporter la révolution prolétarienne dans toute l’Europe, et dans le second cas par la détermination de conforter le « socialisme dans un seul pays » en dominant les pays voisins…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 20/07/2018

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