Une situation thérapeutique a besoin d’être concrétisée dans une situation matérielle qui comporte de nombreux éléments : horaires, fréquence et durée des séances, aménagement du bureau de l’analyste, mise à disposition de l’enfant de divers moyens d’expression (jeux, dessins), etc. Mais cette situation matérielle n’a de sens psychanalytique que si elle est le support d’un cadre psychique. Le cadre psychique comporte lui aussi de nombreux éléments ; en tout premier lieu, la capacité de l’analyste, grâce à sa propre analyse, à sa formation analytique et à son activité d’auto-analyse, à recevoir la communication de l’enfant à tous les niveaux où elle se présente, y compris aux niveaux les plus archaïques ; sa capacité aussi à contenir cette communication jusqu’à ce qu’en émerge un sens communicable en retour. La question du cadre analytique pose donc avant tout des problèmes qui concernent le fonctionnement mental du psychanalyste pendant les séances.
Cependant, il me paraît nécessaire de s’interroger sur ce qui appartient au psychisme du patient dans la définition de ce cadre et, en ce qui concerne l’enfant, à ce qui appartient au psychisme de ses parents. C’est à ce titre que l’alliance thérapeutique peut être considérée comme un élément du cadre. Elle me semble fonctionner comme un point d’ancrage du cadre psychique, point d’ancrage sans lequel ce cadre risque de flotter dans des dérives parfois difficiles à repérer. Qu’en est-il de cet élément du cadre psychique en psychanalyse des enfants …