Article
De longue date, l’éducation et la formation, notamment la formation professionnelle continue (FPC), sont conçues, dans les économies occidentales et par les organismes internationaux, comme des piliers du développement économique. Elles concourent à la montée en qualification de la main-d’œuvre et à sa capacité d’adaptation face aux transformations rapides des technologies, des modes d’échange et de production (Cedefop, 2010). Experts, pouvoirs publics ou partenaires sociaux assignent également à la FPC un rôle clé dans l’intégration économique et sociale des citoyens et dans la réduction des inégalités sur le marché du travail (Gaussel, 2011). En particulier, l’idée selon laquelle la formation serait le meilleur rempart contre le chômage est largement partagée (Méhaut, 1996).
En dépit de cette belle unanimité (Merle, 2006), on constate d’année en année que, en France comme dans la plupart des pays occidentaux, le système de FPC souffre de défauts récurrents. Ainsi, les salariés les moins diplômés, moins qualifiés, plus précaires accèdent le moins à la formation en entreprise (Perez, 2009). De même, les moins qualifiés expriment le moins le besoin de se former (Fournier, 2004 ; Fournier 2006). Pourtant, ces catégories constituent la cible prioritaire des politiques publiques de sécurisation des parcours professionnels.
En effet, concilier les divers objectifs assignés à la FPC par les différents acteurs ne va pas de soi. Les entreprises forment le plus souvent pour répondre aux impératifs de la production et aux changements organisationnels et techniques (Dubois e…
Auteurs
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/05/2017