Chapitre
Psychiatrie et psychanalyse entretiennent depuis le début du siècle des relations faites d’attirance réciproque, d’incompréhension mutuelle, de ruptures et de retrouvailles enrichissantes. L’évolution des modalités de l’entretien illustre ces moments d’impasses ou d’ouvertures théoriques et cliniques. Situer la fonction de l’entretien dans le contexte si lointain de l’asile du début du siècle, relire les textes de Kraepelin, ceux de Bleuler et de leurs contemporains moins connus, et aussi retrouver la passion qui animait les analystes au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et qui les a conduits à prendre des positions théoriques téméraires, aujourd’hui en partie critiquables, ouvrent les voies d’une réflexion porteuse d’un renouvellement possible de la collaboration entre psychiatrie et psychanalyse.
Au début du siècle, le travail de Freud s’inscrit dans un contexte général où, déjà, une grande place est faite à la part psychologique des troubles. Hecker par exemple, un élève du célèbre aliéniste Kahlbaum qui dirigea dans la seconde moitié du xixe siècle le Sanatorium psychiatrique de Görlitz, en Silésie, propose une explication psychopathologique étonnante pour l’époque concernant l’hébéphrénie. Hecker note que le moment de la puberté est celui du renouveau et du remaniement psychologique du moi où : « … une certaine dissociation, tant interne qu’apparente, se manifeste ». Et il suppose que la perturbation de l’esprit qui survient alors tend à détruire une mise en forme encore fragile, « saisie tout juste au moment où elle se fixe et entraîne ainsi une dissociation du contenu mental encore aisément plastique…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 19/09/2016
- https://doi.org/10.3917/puf.quar.1999.01.0049

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